Frère Nico MFOURGA

Le bonheur et la joie que procure une danse que nous pratiquons en couple à plusieurs occasions, la Rumba, vient, sans être exhaustif, des éléments suivants qui peuvent, à notre sens, merveilleusement illustrer la relation que l’on devrait vivre dans un couple :

  • Aller danser la Rumba est un choix sur un morceau que l’on apprécie. C’est un choix que l’on fait spontanément ou en réponse à une invitation formulée par son ou sa partenaire avec amour et respect. Il n’y a pas de contrainte, les deux parties étant libres et responsables. La partie invitée peut ainsi choisir de ne pas aller danser, parce que le morceau ne lui plait pas, ou parce qu’elle est fatiguée. Elle peut tout aussi proposer d’aller danser sur un autre morceau ou à un autre moment. L’invitation est donc clairement négociable et c’est très important pour que chaque partie en profite pleinement et donne le meilleur d’elle-même dans l’intérêt commun.
  • Dès le départ chacune des parties prend soin de s’appliquer à bien danser, de bien être dans le rythme personnellement d’abord, sans forcer. Chaque partie se connecte ainsi avec elle-même et fait le point sur son rythme avant de tout mettre en œuvre pour se connecter à l’autre, écouter son rythme et ajuster le sien en conséquence, sans cesser de danser, sans cesser d’être en relation avec elle-même. Ici, l’écoute de soi, l’écoute de l’autre, l’attention à soi et à l’autre sont concomitantes et permanentes. C’est dans cette équilibre que réside la clé du succès et c’est cette attitude qui maintient l’harmonie dans la joie, sans arrogance ni terreur. Aucune partie ne subit l’autre. Au besoin, on a même répété un rythme, une façon de danser, on s’est entraîné pour garantir l’harmonie et le bonheur qui en résulte.
  • Quand le couple n’est plus en rythme, parce qu’il a été un moment distrait ou bousculé par des voisins de piste ou que l’une des parties a trébuché et que le rythme s’en est trouvé cassé, chaque partie continue pourtant à danser mais l’harmonie n’y est plus et le confort non plus ; les deux parties se sentent mal. Il faut absolument retrouver l’harmonie. Une négociation très souvent subtile et discrète s’engage, sans panique, pour rétablir le rythme. La négociation peut même être moins subtile et moins discrète, l’une des parties ou les deux pouvant carrément marquer une brève pause pour s’accorder, demander à l’un ou l’une de donner le ton, l’autre se proposant de suivre de manière à rétablir le rythme dans la bonne humeur et la confiance mutuelle, sans se soucier des autres ou du qu’en-dira-t-on, sans s’engueuler, sans s’énerver et sans aucun calcul. On prend donc le temps de s’écouter, on se pardonne les petits ratés, on se concerte pour réconcilier les rythmes et rétablir l’harmonie, en toute complicité.
  • Sur la piste, ce sont en général plusieurs couples qui se côtoient et qui dansent harmonieusement, prenant parfois le temps de parler, de plaisanter, de commenter le morceau avec un couple voisin, restant ainsi ouvert aux autres, et ceci sans perdre ni le rythme ni l’harmonie. Cependant, le rythme sur lequel chaque couple s’est accordé n’est pas forcément le même. Certains ont adopté un rythme lent, d’autres un rythme un peu plus rapide ou un rythme tantôt lent, tantôt rapide suivant le déroulement de la musique. Chaque couple a choisi son rythme, celui qui lui convient le mieux, en toute complicité, et y reste fidèle. Au bout du compte le bonheur et la joie sont pour tous.

Chers amis, chers frères, chères sœurs, c’est cette démarche de propositions toujours négociables, d’écoute bienveillante, de respect mutuel, d’attention permanente à l’autre, de pardon et de réconciliation, de complicité, d’ouverture aux autres et donc d’amour vrai que nous proposons. Car telle doit être la réalité du mariage, le chemin de vérité pour construire ou reconstruire et entretenir le bonheur dans nos couples. C’est une grâce et cette grâce-là, pour paraphraser le père Jacques Marin, n’est pas réservée à quelques mystiques ou aux couples d’une foi extraordinaire que l’on va admirer pour se donner une excuse et ne pas pouvoir les imiter. Cette rumba-là, tout le monde peut la danser. Alors dansons la en permanence et sans modération, dans l’amour, la joie, et la paix du christ.

 

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