Célestin Bokana

La Communauté Famille Chrétienne de Kinshasa (CFC) organise chaque année, une journée appelée : « Convention Parrains- filleuls » à laquelle participent tous les membres de la Communauté. Mais, une invitation spéciale est adressée à chaque parrain de se faire accompagner de son clan (En jargon de la Famille Chrétienne, on entend par clan : l’ensemble des filleuls parrainé par un couple). Au cours de cette journée qui se passe sous forme de recollection, les parrains et les filleuls, après avoir entendu tous les exposés du jour, se mettent autour d’une table pour essayer d’évaluer leurs rapports mutuels. A la fin de la journée, les Organisateurs de la session lisent les recommandations de la Convention. Certaines d’entre elles qui revenaient souvent, avaient retenu particulièrement mon attention à savoir :

  • Aux parrains : « avant d’accepter de parrainer un mariage, vous devez savoir à quoi vous en tenir » ;
  • Aux filleuls : « vous devez faire un bon choix basé sur des considérations d’ordre spirituel et moral »;
  • Aux parrains et filleuls : « vous devez, ensemble, entretenir de bonnes relations.

Aujourd’hui, au moment où Dieu a fait grâce à la CFC de Bruxelles d’entrer dans la mouvance de régularisation des mariages, l’idée nous vient en tête de partager avec les frères et sœurs, ce que nous avons retenu au cours d’une des conventions à laquelle nous avons participé sur le thème très édifiant : « la Filiation Spirituelle » (Institut de la Famille).

Au cours de notre partage, nous allons d’abord parler des parrains et des marraines des mariages ensuite du choix du parrain et de la marraine et enfin des rapports entre couples parrain et filleul.

Parlant des parrains et des marraines de mariages

  • Les parrains et marraines de mariage sont des témoins au nom de la société et devant Dieu et devant l’Eglise de la célébration du consentement mutuel des époux par le sacrement de mariage. En effet, le sacrement de mariage a ceci de spécifique qu’il est célébré par les époux eux-mêmes devant l’officiant ecclésiastique qui représente ainsi la communauté ecclésiale et aussi devant les parrains et les marraines de mariage qui en portent le témoignage de vie.
  • Ils ne sont pas de simples témoins momentanés pendant la liturgie sacramentelle mais bien des accompagnateurs des époux depuis leur acceptation de l’initiative divine du mariage et cela tout au long de la vie commune de ceux-ci. Par leur accord, les parrains et marraines de mariage sont appelés désormais à mettre à la disposition de nouveaux époux leur propre expérience quotidienne d’époux et des parents, leur disponibilité et leur savoir faire en amour en vue de l’édification de ces derniers et de la réalisation incessante de leur union conjugale.
  • Sans pour autant négliger le rôle combien évangélique que doivent jouer les parents, les frères et sœurs, amis et connaissances ainsi que toute la communauté chrétienne auprès des époux pour le soutien de l’harmonie conjugale, celui détenu par les parrains et les marraines auprès des époux reste irremplaçable par la spécificité des moyens du salut dont ils sont censés apporter à ces derniers : la parole de Dieu et l’exemple de l’effectivité du bonheur conjugal malgré les vicissitudes de la vie humaine.

S’agissant du choix du parrain et de la marraine

  • La nature spécifique du sacrement du mariage exige que le parrain et la marraine à choisir soient nécessairement un couple ayant une expérience conjugale commune et non un homme et une femme isolés.
  • Le couple ainsi choisi comme parrain et marraine doit être celui qui a reçu normalement ce sacrement de mariage avant le couple filleul et en tire chaque jour les conséquences qui s’imposent dans sa vie chrétienne.
  • Le parrain et la marraine, s’ils ne peuvent être tous ensemble membres d’une même communauté de prière et de vie chrétienne, ils doivent être au moins des chrétiens qui partagent la même foi catholique que les époux filleuls ; car l’accompagnement spirituel est beaucoup facilité si les uns et les autres se sont au préalable mis d’accord sur ce qui en fait l’essentiel : la doctrine catholique.
  • S’ils ne peuvent être des chrétiens visiblement engagés dans un ministère spirituel, un service pastoral ou membre d’une communauté de vie chrétienne, le parrain et la marraine doivent être au moins des chrétiens pratiquants. (Fréquentation des sacrements, prière régulière, lecture de la parole de Dieu…..)

Concernant les rapports entre couples parrain et filleul

  • Entre les couples parrain et filleul, il s’établit non pas une direction spirituelle où le second doit confier l’orientation de sa vie spirituelle au premier mais plutôt une amitié spirituelle où les uns et les autres acceptent librement de partager régulièrement et sans condition leurs expériences de vie conjugale et de famille en vue de l’édification mutuelle.
  • Plus profondément, les couples parrains et filleuls seront amenés si besoin en est à s’ouvrir mutuellement et en toute spontanéité leurs intimités conjugales respectives tant ils auront à cœur qu’un des défis majeurs de la vie conjugale reste celui d’un vrai échange entre les deux sexes.
  • S’ils doivent être des amis, les couples parrains et filleuls ne peuvent se considérer cependant comme étant des collègues. La distance nécessaire pour permettre au parrain et à la marraine de trancher parfois sur certaines options à prendre par les filleuls au-delà de leurs propres intérêts égoïstes, exige de la part de ces derniers la reconnaissance préalable de leur ascendance spirituelle et morale.
  • L’ascendance spirituelle et morale du parrain et de la marraine ne peut être mesurée ni jugée par rapport à une quelconque situation financière et sociale des uns et des autres. De même que le couple parrain ne doit être choisi en fonction de sa position sociale et financière, de même les époux filleuls ne peuvent profiter de leur situation sociale et matérielle pour se déduire de l’ascendance spirituelle et morale des couples parrains.
  • Il reste que les rapports entre le couple parrain et les époux filleuls doivent être empreints d’entraide mutuelle, de solidarité et de partage en guise de la nouvelle famille tissée autour du sacrement du mariage.

En conclusion, j’émets le vœu, fort de ce partage, de voir la CFC de Bruxelles, organiser dans les jours à venir et pourquoi pas l’année prochaine, une convention « Parrains – filleuls » pour aider ceux qui vont parrainer ou régulariser leur mariage de savoir comment s’y prendre en matière de filiation spirituelle.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *