Par Nico Mfourga
La relation de couple concentre nos rêves d’harmonie, de beauté, d’épanouissement et de bonheur. La vie en couple apparaît encore aujourd’hui dans nos sociétés sécularisées comme le meilleur style de vie et la meilleure garantie de bonheur. Pourtant tout mariage est l’union de deux individus adultes qui apportent dans leurs bagages leurs singularités, leurs systèmes de valeurs, leurs éducations, leurs cultures, ainsi que leurs opinions personnelles. Désormais unis, les partenaires doivent cependant regarder dans le même sens, réaliser ensemble des projets, construire une vie commune, devenir une seule chair. Tel est d’ailleurs l’esprit de notre « Journée du couple » qui aura lieu en ce mois de septembre.
Vivre en couple est donc clairement un défi d’autant plus difficile à relever que personne n’y a vraiment été préparé. On peut convenir avec Yvon Dallaire que «absolument personne n’a été préparé au mariage, c’est le mariage lui-même qui prépare au mariage.» Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’homme et la femme se retrouvent dans une multitude de conflits conjugaux. Certains ne sont que de simples irritations passagères. D’autres par contre paraissent d’une complexité et d’une intensité insurmontables. Le couple se révèle souvent être un terrain privilégié d’affrontement.
Les conflits ne sont donc pas un problème en eux-mêmes car ils sont inhérents au fait même de ce voyage à deux. Ils existent dans les couples heureux, comme dans les couples malheureux. Les couples heureux ont des désaccords aussi à propos de l’argent, du ménage, du sexe, des enfants, de la belle-famille etc. Penser que si on s’aimait vraiment dans le couple, il n’y aurait pas de conflit et que la vie serait plus harmonieuse n’est donc que pure illusion.
C’est plutôt dans l’état d’esprit, dans le climat dans lequel les conflits sont vécus, dans notre capacité à les surmonter que se trouve le problème. Trop souvent les partenaires se sentent pris aux pièges de leurs conflits et vivent des situations très douloureuses, des tensions excessives, ou ne trouvent d’autre solution que de s’éloigner l’un de l’autre afin de s’en protéger. Le couple n’est plus un havre de paix, il devient une tempête au milieu des tempêtes.
Nous ne sommes pas mauvais par nature, jusqu’au plus profond de nous-mêmes : au contraire, l’homme a été crée bon, nous dit la bible. Alors comment se fait-il que des personnes fondamentalement bienveillantes, qui se sont de surcroît choisies pour vivre le bonheur ensemble, arrivent-elles à entrer dans une souffrance destructrice, à se faire tant de mal, à prier même pour qu’arrive malheur à leur partenaire? Celui qui aime souffre encore davantage à cause de son amour.
En fréquentant la Famille Chrétienne nous souhaitons échapper à cette souffrance. « Il est possible de vivre heureux en couple, mari et femme », soutient-on, et à juste titre, grâce notamment aux messages des Évangiles. Grâce à Jésus-Christ comme troisième partenaire, nous souhaitons donc vivre une relation de couple heureuse. Les enseignements que nous recevons nous rappellent avec insistance les valeurs d’amour, d’amitié, de tolérance, de respect, d’écoute, de pardon, de partage, d’obéissance, de gratitude, d’estime et de valorisation réciproques, autant de « merveilles » qui doivent guider notre vie quotidienne et devraient nous aider dans la construction du bonheur en couple.
Pourtant nombreux d’entre nous sont dans la souffrance au sein de leurs couples. Et quand l’un ou l’autre de nos prédicateurs demande, lors d’un enseignement, à ceux qui pensent qu’ils sont des disciples de Jésus de lever la main, nous sommes très peu nombreux à réagir. Humilité ou malaise ? Je pense humblement qu’il s’agit d’un malaise parce que dans notre vie quotidienne, nous ne sommes pas en harmonie avec le message de Jésus. Nous sommes des handicapés, nous ne vivons pas en disciples du Christ. Nous semblons démunis, sans moyens, quand il s’agit de mettre son message en pratique à tel point que nous nous retrouvons dans des situations désespérément douloureuses. La frustration nous envahit, le découragement nous guette. Nous doutons de notre Dieu, nous doutons de notre choix de vivre en couple et d’y trouver le bonheur.
« Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. J’ai le pouvoir de donner ma vie et le pouvoir de la reprendre », dit Jésus dans la parabole du Bon Pasteur (Jn 10, 18). Chers frères, chères sœurs, en s’inspirant du Christ, chacun de nous pourrait, grâce à Dieu, humblement mais courageusement, dire : « Dans le couple, mon bonheur, nul ne le détruit, mais c’est moi qui le détruit. J’ai le pouvoir de le détruire, et le pouvoir de le construire ». Tout dépend donc de chacun de nous. Le bonheur s’apprend et se construit. «Le disciple est bâtisseur d’amour» ( Jn 13,34-35; Jn 15,12-17). On peut choisir d’être heureux ou malheureux en amour. « Le disciple choisit la meilleure part » ( Lc 10, 38-42), Dieu nous a créés libres et Il a envoyé son fils pour nous sauver. Vivons en disciples de Jésus, vivons heureux dans nos couples!
Que le Seigneur Tout Puissant, source de tout bonheur, nous bénisse !