Frère Frédéric Kwa Nswar
Chers Frères, Chères Soeurs,
Dans la vie chrétienne, tout s’accomplit par la foi. Quand nous prions et nous louons le Seigneur, c’est par la foi, nous ne le voyons pas mais nous y croyons.
« La foi est une ferme assurance des choses que l’on espère mais que l’on ne voit pas. » Pour aller encore plus loin, je dirai que la foi c’est le renouvellement de l’intelligence. En effet, la Bible nous dit que la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole. Cela veut dire qu’à force d’entendre cette parole, vous ne pouvez que changer votre façon de voir les choses, votre façon de penser. Vos pensées négatives cèdent le pas aux pensées positives, vous voyez à présent les choses de façon positive.
Puisqu’on parle du bon larron, c’est qu’il y a un mauvais larron. Alors la question qu’on peut se poser est celle de savoir en quoi la foi du bon Larron est-elle différente de la foi du mauvais Larron ?
Le mauvais Larron dit : « sauve-toi et nous avec » il croit que Jésus va faire quelque chose et le sortir de sa situation. Il veut tailler Jésus à la mesure de ses intérêts personnels, le réduisant ainsi à la satisfaction de ses attentes. Lorsqu’on lit l’extrait à partir du verset 35, on se rend compte que cette vision, faite que d’attentes, est aussi celle des magistrats, des chefs des Juifs, des soldats. Pour eux, Jésus est synonyme de celui qui allait les libérer de l’occupation Romaine ; ils disent eux aussi : « si tu es le messie, sauve-toi et nous avec », chacun voulant donner à Jésus son interprétation ou sa vision des choses.
La démarche du bon Larron est par contre différente. Il appelle Jésus par son nom : « Dieu qui sauve » et il interpelle Jésus à partir de cette foi dans une démarche faite d’humilité, d’aveu et de reconnaissance, socle de la foi. En effet, il dit : « nous payons nos actes. Mais lui n’a rien fait de mal …» Ce qui est en soi une prière profonde. Cette foi quelle que soit l’heure de son arrivée, elle est une ouverture au salut et elle sauve.
Nous voulons, à l’image du mauvais larron, réduire Dieu à la mesure de nos attentes. Comment prions-nous ? Taillons-nous Jésus à la mesure de nos intérêts ? Faisons-nous preuve d’humilité envers notre épouse, envers notre mari ? En effet, nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes devenus des mendiants spirituels. Nos prières sont alimentées par des demandes et si celles-ci ne sont pas satisfaites, c’est la frustration et alors Dieu est traité de tous les noms.
Quand Moïse voulut traverser la mer Rouge, il allât consulter l’éternel pour venir à son secours face aux Egyptiens car l’immensité de la mer lui fît peur. Le Seigneur lui dît, Moise pourquoi tu me consultes moi l’éternel. Tu ne vois pas ce que j’ai mis dans tes mains ? Regarde dans tes mains et frappe ton bâton. Quand Moise eût frappé son bâton, la mer s’ouvrit et ils traversèrent la mer. De la même façon Pierre sur les eaux, ayant vu des vagues terrifiantes, prit peur et commençât à s’enfoncer dans l’eau, alors que Jésus était en face de lui.
Certains d’entre nous sont comme Pierre et Moise devant un problème. Au lieu de se tourner vers celui qui a la solution à nos problèmes, nous préférons regarder la taille du problème et c’est à ce moment-là que nous sombrons dans le doute et perdons toutes nos forces. Pourtant nous sommes investis du pouvoir et de l’autorité du Seigneur et par conséquent, à l’intérieur de nous, il y a quelque chose de très puissant. Jésus se ressourçait la nuit auprès de son Père par des prières et la journée, il donnait des ordres et les choses s’accomplissaient. Nos prières doivent rencontrer notre foi et quand nous allons proclamer la parole de Dieu, les choses vont s’opérer. Jésus nous a non seulement racheté, mais il a placé quelque chose de précieux en nous. Pourquoi, croyons-nous parfois que la prière des intercesseurs est plus puissante que celle des autres ? La réponse est donnée par le bon larron, c’est le degré de foi qui diffère, les intercesseurs savent que c’est Dieu qui sauve et ils sont beaucoup plus précis dans leur prière.
Dieu siège au milieu de la louange et de l’adoration. Tu n’as pas encore la réponse à ton problème, aies la foi et sache que Dieu va l’accomplir. Loue le et dit-lui que « je te loue parce que tu as déjà fait » . Laissons ensuite la main de Dieu agir car il agit à son temps. Telle une graine que l’on sème, les fruits de nos prières ne viennent pas instantanément. Prenons Dieu comme notre conseiller et nous ne serons pas déçu.
La foi peut être matérialisée par un bouclier, c’est notre arme de protection. Que Dieu soit notre bouclier. Le bouclier a toujours un support. Notre prière doit être soutenue par la foi. Jésus dit : « demandez tout ce que vous voulez à mon père. Mais il faut avoir la foi. Il faut croire. » Je vous invite à avoir la foi du bon larron qui est illimitée dans le temps.
Je voudrais surtout insister sur cette foi désintéressée du bon larron. En effet, le bon larron dans sa souffrance dit à Jésus : « souviens-toi de moi… » Il ne s’attend pas à ce que Jésus l’aide directement. Conséquence de cette foi, Jésus lui donne plus que ce qu’il pouvait attendre, le royaume immédiat. Dans Mathieu 1,19 , il nous est dit que le bon larron est le seul qui appelle Jésus par son nom. Il lui donne sa vraie nature, sa vraie identité. C’est en cela qu’il croit en ce Dieu comme sauveur et qui est le messie.
Que chacun puisse se situer par rapport à cette parole. L’Eglise se meurt sous nos yeux. C’est en faisant des petits pas que notre foi deviendra grande et qu’il nous sera possible de réaliser des grandes choses, de déplacer les montagnes et de reconstruire l’Eglise.
Gloire à Dieu !