Frère Célestin BOKANA

Frères et sœurs,

S’il est vrai qu’individuellement en tant que membre de la Communauté Famille Chrétienne, nous devons garder notre lampe toujours allumée, il est aussi important que cela soit le cas dans nos foyers respectifs. Ceci est d’autant plus vrai qu’une lampe allumée dans le foyer éclaire aussi bien les conjoints que les enfants. Compte tenu de la mission assignée à la Communauté Famille Chrétienne qui est celle d’œuvrer pour la sanctification des couples, nous souhaitons partager ces quelques « secrets » du bonheur conjugal pour nous aider à garder nos lampes toujours allumées et ainsi maintenir le bon moral dans nos foyers.

Frères et sœurs bien aimés dans le Seigneur, tous ceux qui se marient aspirent toujours à vivre heureux dans leur mariage. Mais trop souvent les couples, qui fiancés étaient si heureux ensemble, s’aperçoivent une fois mariés qu’ils ont de la peine à se supporter mutuellement. Faut-il penser que le changement d’attitude des époux à l’égard l’un de l’autre vient de ce qu’ils ignoraient les secrets du bonheur conjugal ? Autrement, pourquoi un mariage, qui au départ faisait penser à un coin du ciel sur terre, pourrait-il s’achever en queue de poisson ?

Je répondrai sans hésiter que la lampe dans ce foyer a été éteinte faute de carburant, comme l’a si bien souligné le BCL lors de sa prédication qui introduisait le thème de cette année. Ainsi, pour que cette situation ne nous arrive, nous devons toujours garder le Bon Moral au sein de nos foyers. Dans un foyer, mari et femme sont responsables de leur humeur et de l’humeur de leurs enfants. Ils doivent cultiver la tolérance qui permet à chacun de jouer son rôle sans égoïsme au foyer et de renoncer à leurs désirs personnels pour le bien de la famille. Nombreux cas d’union heureuse sont la preuve qu’un mariage réussi est possible.

Le bon moral au foyer poussera le mari à jeter toujours un regard positif à l’endroit de son épouse, à lui consacrer une portion de son temps, à la complimenter toutes les fois que l’occasion s’y prête. Le bon moral au foyer, c’est cette épouse qui porte une attention particulière aux problèmes de son époux, qui rend la vie à la maison agréable et surtout celle qui sème la paix dans son foyer.

Le bon moral au foyer c’est ce qui pousse les enfants à économiser sur leur argent de poche pendant le mois afin d’offrir à leurs parents un cadeau le jour de leur anniversaire de mariage. Dans le foyer, le bon moral c’est de l’amour en action, il consiste à dire et à faire ce qui rend les autres heureux et à ignorer ce qui est déprimant et regrettable. Il consiste aussi à cultiver la gratitude pour de bonnes choses que le foyer apporte, même si elles ne sont pas aussi parfaites qu’on les avait rêvées. Le bon moral fait de la famille une unité, un tout invincible sur lesquelles les jalousies et les critiques du dehors n’ont point de prise. Il ne permet jamais qu’un membre blesse volontairement l’autre.

Les couples qui entretiennent un bon moral dans leur foyer sont des couples heureux. Il est à souligner cependant que le bon moral n’a rien avoir avec le volume du portefeuille familial. La famille peut ne pas être la plus riche mais être la plus heureuse. L’argent ne peut pas acheter la bonté et la tendresse que les membres d’une famille se témoignent.

Aussi, pour qu’un bon moral existe entre un mari et sa femme, il faut qu’ils parviennent à tracer autour d’eux un cercle que nous pouvons appeler « le cercle de sainteté » qui comprend celui et celle que le mariage a unis et exclut les tiers qui généralement sont des troubles fête dont il faut absolument se méfier. Au cours de la cérémonie du mariage, l’époux et l’épouse se sont promis de se garder l’un pour l’autre aussi longtemps qu’ils vivront. Ces promesses impliquent plus que l’abstention des pratiques immorales grossières. Elles exigent l’adhérence aux tendres obligations et la mise en pratique de la morale chrétienne qui veut que les confidences et les secrets de deux époux ne soient jamais partagés avec qui que ce soit d’autre.

Ce cercle de sainteté est plus qu’un générateur de bon moral. Il est une sauvegarde de l’ordre le plus haut, grâce à quoi la sécurité des liens matrimoniaux est protégée contre les manifestations insidieuses de la fragilité de la nature humaine. Le cercle de sainteté est valable pour les deux époux. Ces derniers affaiblissent ce cercle toutes les fois qu’ils confient un secret personnel à une tierce personne. Même si c’est à des parents qu’ils confient les ennuis qu’ils s’imaginent avoir, ils outrepassent les limites de leur fidélité conjugale.

En outre, pour que l’harmonie règne dans un ménage, il faut que les époux soient disposés à sacrifier un peu de leur individualisme. Quand ils ne s’accordent pas sur certains points, il faut que l’un ou l’autre soit disposé à céder pour maintenir l’harmonie. Et il n’y a aucune raison pour que ce soit toujours la même personne qui cède. On ne doit pas se sentir humilié parce qu’on se range aux désirs du conjoint. Seuls les êtres égoïstes, mal équilibrés veulent toujours avoir le dernier mot. C’est une grande source de joie que de pouvoir montrer à son compagnon ou à sa compagne de vie toute la satisfaction de lui être agréable.

Nous disons avant de conclure qu’il n’y a rien de mystérieux dans les secrets du bonheur conjugal. Ils sont faits de désintéressement, de prévoyance, de tact et de l’acquisition d’un sixième sens grâce auquel un conjoint peut prendre la température d’une situation et s’arranger pour y remédier. Cet univers en miniature qu’est le foyer ne doit pas être gouverné par le mari uniquement et d’une manière despotique mais par une heureuse convergence de deux cœurs, ceux du mari et de la femme conjointement. A ce sujet Maurice Tièche a écrit : « L’amour n’est pas un bien acquis une fois pour toutes. Chaque jour, il faut l’entretenir, le développer, l’élever un peu plus haut, l’acheminer constamment vers plus de perfection. Tout cela ne peut se faire sans la confiance et celle-ci doit être l’une des premières pierres posées par qui veut fonder un foyer heureux »

Frères et sœurs bien Aimés dans le Seigneur, ces petits secrets du bonheur conjugal connus de tous, pourront, si nous les appliquons correctement, nous aider à garder nos lampes toujours allumées. Ainsi, toutes ces lampes allumées dans nos foyers seront placées sur la table pour éclairer d’autres couples qui vivent encore dans l’obscurité. Ceci rejoint l’aspect missionnaire de notre Communauté : « Faites de tous mes disciples «Mt 28,19 »

Enfin, tous les efforts que nous aurons à déployer pour garder nos lampes allumées seront vains si nous ne mettons pas Jésus au centre de nos couples comme troisième partenaire ainsi que nous le recommande ; car il n’y a que Jésus seul qui peut apporter l’Amour, la Joie et la Paix dans nos foyers.

Que Dieu vous comble de toutes ses bénédictions !

 

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