José MPONGO, octobre 2007
« Je ne suis pas heureux(se) chez moi » telle est le cri de désespoir que j’entends de plus en plus chez les membres de notre Communauté. Une telle déclaration est en contradiction avec la promesse que les époux se sont faite, avec joie et émotion, le jour de l’officialisation de leur libre décision de fonder une communauté conjugale : « Je veux te chérir tous les jours de ma vie, jusqu’à ce que la mort nous sépare » . Chacun s’engageait par là à donner le meilleur de lui-même pour que leur couple soit un lieu d’amour, de paix et de joie.
Cet engagement implique, de la part de chaque conjoint, l’oubli de lui-même pour le bien de l’autre ainsi qu’une transparence totale dans tous les domaines de la vie quotidienne : la gestion courante du ménage, principalement en matière d’argent ; l’éducation des enfants ; les relations avec les familles d’origine… La transparence signifie simplement que rien ne peut être fait ni décidé unilatéralement par l’un des époux qui met son conjoint devant un fait accompli. La concertation entre les époux autour d’un dialogue vrai et constructif doit toujours précéder toute action à entreprendre.
Pourquoi alors cette lamentation qui révèle un malaise, une souffrance au sein du couple ? Il se fait que, peu de temps après l’euphorie du début, les conjoints ne se souviennent plus de la belle promesse d’hier : chercher toujours le bonheur de l’autre. La monotonie aidant, ils oublient vite l’idéal qu’ils s’étaient fixé ; ils se laissent alors prendre au piège de la querelle, du soupçon, de l’orgueil. Chacun cherchant à avoir raison, ils s’enferment dans l’indifférence, la rancune.
Pourquoi, frères et sœurs, nous faire souffrir par notre comportement égoïste alors que nous nous sommes promis monts et merveilles ?
Pourquoi endurcir notre cœur, fragiliser notre couple en nous enfermant dans l’égoïsme alors que, comme membres de la Famille chrétienne, nous sommes appelés à rayonner de l’amour, de la joie et de la paix du Christ dans notre foyer et autour de nous ?
Peu importe nos actes d’hier, c’est notre attitude et nos pensées actuelles qui importent. Je nous exhorte, frères et sœurs, à ne pas nous arrêter sur les erreurs ou faiblesses du passé. J’encourage chaque membre de notre Communauté locale à s’engager pour renforcer ou restaurer la paix dans son couple, créer un climat favorable de paix et de joie durables pour faire régner l’amour au sein de nos familles et de notre Communauté.
L’oubli de soi pour le bonheur permanent de l’autre, la transparence dans les faits et gestes quotidiens, le dialogue vrai, le respect mutuel l’un de l’autre, l’esprit d’écoute…sont là quelques ingrédients indispensables à la paix et la joie dans nos couples ; ils permettent d’éviter des malentendus et frustrations qui enveniment inutilement l’atmosphère dans nos couples. En les utilisant, nous bannirons de notre langage cette malheureuse phrase : « je ne suis pas heureux(se) dans mon couple ».
Que chaque conjoint décide d’être positif, d’aller en eau profonde c’est-à-dire chercher à s’améliorer lui-même pour garantir l’harmonie et l’épanouissement de son couple au lieu d’attendre que l’autre change car, le temps qui nous reste pour aimer c’est-à-dire nous faire mutuellement plaisir, nous rendre heureux, ce temps là est très très court.
Que désormais chaque conjoint mette tout en œuvre pour que, lorsque l’autre le regarde, il lui dise : « tu es toute ma joie, chéri(e) ».